Quand vient le moment de considérer l’achat d’une propriété, le choix du quartier est probablement la première chose à considérer… avec le budget. Ironiquement, les deux sont intrinsèquement liés, puisqu’une maison à Auteuil, Laval ne coutera pas la même chose qu’une propriété au cœur du Mile-End à Montréal, par exemple. Une chose est sure : les quartiers se transforment d’année en année, bouleversant par ailleurs leur valeur économique.

On assiste ainsi à l’embourgeoisement de certains quartiers –Allo Hochelaga- ou la création de nouveaux centres urbains –Salut Griffintown ! Ces nouveaux et renouveaux brouillent les cartes et obligent les futurs acheteurs à être aux aguets, à la recherche de la prochaine opportunité économique. Le but : acheter là ou, un jour, tous voudront le faire.

Une question se pose : concrètement, quelle plus-value ces quartiers amènent-ils ?

Les nouveaux quartiers

Les nouveaux quartiers répondent à une demande, à un besoin bien réel, affirme François Des Rosiers, professeur titulaire au département de finance, assurance et immobilier de l’Université Laval. « Ça témoigne d’un retour vers le centre et les services. Parmi les clientèles visée, il y a ceux qui après avoir habité en périphérie veulent se libérer des contraintes d’entretien et choisir une formule condo », explique-il. « Un autre clientèle sont les nouveaux acheteurs qui n’ont pas encore d’enfants, des jeunes professionnels par exemple qui veulent profiter de la vie urbaine ». Quoi qu’il en soit, on assiste dans la plupart des grandes villes à une réutilisation des secteurs industriels, qui deviennent résidentiels. « On le voit à Québec. La ville rivalise d’imagination pour transformer des terrains vagues en zone résidentielle, notamment hauts de gamme. Ça pousse comme des champignons et ça retient les gens qui voudraient en sortir », illustre le professeur.

Attention toutefois à ne pas se laisser prendre trop vite à l’appât des nouveaux quartiers populaires, croit Joanie Fontaine, Économiste chez JLR Solutions foncières. « Si on prend par exemple le cas de Griffintown, il faut faire attention. Quand il y a beaucoup de construction, oui ca créer de l’engouement mais en même temps ça crée une compétition et une moins grande croissance. Ça peut être plus intéressant économiquement d’acheter dans un quartier ou il y a moins de possibilité d’acheter », ajoute-elle.

Les quartiers en renouveau

Qu’en est-il des quartiers en pleine revitalisation, dont on entend de plus en plus parler ? Il faut flairer la bonne affaire pour investir au bon moment. Le phénomène n’est d’ailleurs pas nouveau. « À travers le temps, des quartiers se détériorent puis à un certains moment sont réinvestis par certaines clientèles. C’est ce qu’on appelle l’embourgeoisement. C’est ce qui s’est passé avec le Plateau ou le Mile-end. Quand j’étais jeune, aucun québécois bien pensant n’aurait pensé aller vivre là. C’était les quartiers des immigrants, des juifs. Aujourd’hui, on sait ce que ces quartiers-là valent… », raconte le professeur Des Rosiers. Joanie Fontaine abonde dans le même sens. « Le renouveau et l’embourgeoisement vont faire augmenter la valeur des maisons. C’est ce qui s’est passé avec le plateau Mont-Royal il y a déjà plusieurs années. Maintenant, on surveille plutôt Rosemont-la-petite-patrie, Villeray, St-Henri ou Hochelaga, par exemple. C’est toujours difficile de nommer des quartiers parce que d’un projet à l’autre la plus-value économique peut changer », affirme-t-elle.

Frédéric Amiand, relationniste à la ville de Montréal, confirme que la métropole réalise des investissements importants dans la transformation de plusieurs secteurs pour le développement résidentiel. « Depuis 2014, près de la moitié des mises en chantier à Montréal se concentre dans l'arrondissement de Ville-Marie. Plusieurs secteurs de la Ville connaissent également un dynamisme marqué, tels que la Cours Outremont où est prévu un vaste développement comprenant des bâtiments universitaires, des commerces de proximité et 1 300 logements », nous dit-on.

Comment choisir son quartier, et faire une bonne affaire ?

La valeur d'un quartier dépend des besoins et des aspirations de chacun, c’est certain. Certains privilégient la proximité du métro, d'autres veulent un milieu tranquille ou une diversité de services à distance de marche. Les facteurs qui font d'une propriété un bon investissement sont par ailleurs multiples. L'évolution de la demande future et de l'offre concurrente a notamment un effet déterminant. Alors comment flairer LE quartier en devenir?

« Il faut cibler les secteurs qui ne sont pas encore au sommet, et suivre les tendances », affirme François Des Rosiers. « Il faut regarder la croissance des prix et des loyers. Les courtiers immobiliers et les évaluateurs municipaux suivent le marché et sentent où le vent va tourner. Ils peuvent aider les acheteurs en ce sens », ajoute-il.

Se positionner près d’une future ligne de train de banlieue est-elle une stratégie garantie ? Une chose est sure, posséder et conduire une voiture coute plusieurs milliers de dollars par année. Pour cette raison, de nombreuses familles cherchent à conduire moins (ou pas du tout !). Il a également été démontré à de nombreuses reprises que d’acheter près des lignes de métro ou de train offre une plus-value économique intéressante. Pour Joanie Fontaine, c’est un élément à considérer fortement. « Le transport en commun est un facteur intéressant, et acheter près des futures lignes du REM peut devenir un investissement rentable », dit-elle. François des Rosiers approuve tout en nuançant. « Surtout sur la rive-sud, là où le transport en commun est encore peu développé, on a pu calculer une hausse de valeur des résidence allant jusqu’à 13% pour ceux qui habitent à distance de marche du futur train de banlieue à St-Bruno ou St-Lambert, par exemple », illustre le professeur. Toutefois, il ne s’agit pas d’une stratégie garantie. « Sur la rive-Nord il y a déjà moins d’impact, puisque les alternatives de déplacement sont plus nombreuses».

Quoi qu’il en soit, le choix d’un quartier est certainement un élément à considérer du point de vue économique. Mais on choisit son lieu d’habitation avant tout pour répondre à ses besoins et à ses valeurs !

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