Toute l’agitation de cette semaine m’a vraiment donné à réfléchir sur le sujet des animaux de compagnie.

Au cas où vous reviendriez tout juste d’une île déserte, voici ce à quoi je fais référence : un singe surnommé Darwin, vêtu d’un super manteau d’hiver en peau de mouton, a été retrouvé se baladant dans le stationnement d’un IKEA à North York, à la recherche vraisemblablement d’un panier d’achats pour primates qui lui permettrait de continuer son shopping en paix.

Des employés du magasin ont immédiatement contacté les services animaliers de Toronto, qui ont ensuite placé Darwin dans une réserve, probablement dans l’espoir qu’il apprenne à agir davantage comme un primate et moins comme un acheteur compulsif en plein magasinage du temps des Fêtes. Son propriétaire a de plus reçu une amende de 240 $, puisqu’il est contraire à la réglementation municipale d’avoir un singe comme animal de compagnie à Toronto.

Juste une minute. Vous voulez dire qu’il y a une loi contre ça?

Jusqu’à cette semaine, je croyais que la loi qui interdit d’avoir un singe comme animal de compagnie se classait avec celle que l’on retrouve à Atlanta, en Géorgie, qui interdit d’attacher une girafe à un poteau de téléphone ou à un lampadaire. Ce que je veux dire par là, c’est où les gens peuvent-ils bien se procurer ces animaux?

Maintenant, pour ce qui est de Darwin, on a notre réponse.

Il vient de Montréal! Ce qui explique beaucoup de choses, comme pourquoi les autres clients ne comprenaient pas Darwin lorsqu’ils l’ont trouvé, marmonnant et tout confus… il parle français!

Commencèrent ainsi mes recherches sur les législations locales et les niveaux de tolérance applicables aux animaux domestiques. Et apparemment, la Ville de Montréal possède des lois qui interdisent de garder à la maison des animaux « non domestiqués », ce qui inclurait un macaque rhésus, comme Darwin. Il n’est également pas permis de garder chez soi un bœuf. Ou des abeilles. Par contre, nous, fiers Montréalais, pouvons avoir comme animaux de compagnie des poissons (fiou!). Une permission qui, dans certains cas, semble absurde et remplie de lacunes lorsqu’on pense que certains poissons peuvent s’avérer être pas mal énormes et dangereux. Comme les requins. Qu’est-ce qui arriverait si tu perdais ton requin dans un IKEA?

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Avant que Toronto et le petit Darwin ne volent la vedette, Montréal jouissait de ses propres controverses impliquant des animaux de compagnie, ce qui a conduit récemment à la proposition d’une nouvelle loi qui limiterait à quatre le nombre d’animaux pouvant être gardés à la maison, dont deux chiens maximum. Cette initiative inclurait également l’ouverture en 2014 d’un centre de protection et de contrôle des animaux de compagnie, assurant leur bien-être au coût de 23 M$ (Gazette, 19 oct). Donc, ne désesperez pas! Si vous devez vous débarrasser de votre troisième chien, vous n’auriez pas à l’abandonner dans un stationnement, puisqu’on est en train de construire un centre où il pourra vivre de l’assistance sociale!

Lois ou pas, certains propriétaires interdisent la venue d’animaux dans leurs loyers. Étonnamment, si vous voulez garder votre animal de compagnie, votre meilleure option reste de vous acheter un condo. Vous ne pourrez sûrement pas vous en tirer avec un macaque rhésus, mais, même s’ils sont généralement plus haut de gamme que la plupart des appartements, il s’avère qu’à Montréal on accepte les chats et les chiens dans la majorité des condos. Je le sais, parce que je l’ai demandé. (Un seul promoteur a spécifié que vous ne pourriez pas avoir deux gros chiens si vous faisiez affaire avec lui, mais peut-être deux petits, pourvu qu’ils soient propres.)

Je déteste devoir dire cela, mais c’est Toronto qui l’emporte sur celle-là. Là-bas, on peut trouver des condominiums qui prévoient des postes de lavage pour chiens dans les plans d’aménagement ainsi que des aires de promenade et un service de manucure/pédicure pour toutou et sa maîtresse. Pour les jours de pluie, vous savez.

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Donc, tout est réglé pour les chats et les chiens (et les requins), mais les singes eux? Et si les trois minutes de gloire de Darwin provoquaient une véritable fièvre du macaque? Au lieu des chihuahuas, on verrait des macaques sortir leur tête des sacoches, ou recevoir une manucure/pédicure avec leur propriétaire au spa de leur condo. Eh bien, si avoir un singe comme animal de compagnie devient une mode, moi je dis que c’est à Montréal qu’on amorcerait la tendance. Pensez-y! La maman de Darwin est toujours ici quelque part, et en plus, Montréal n’a aucune loi qui vous interdit d’attacher votre girafe au poteau de téléphone lorsque vous allez chercher votre café chez Tim.