Qu'est-ce qui définit une ville universitaire? Est-ce que Montréal remplit ces critères? Voici d'abord les règles d'or d'une ville universitaire :

La ville universitaire doit ...

  1. Recevoir beaucoup d'étudiants;
  2. Avoir de bonnes universités;
  3. Être une ville vibrante;
  4. Permettre d'y habiter sans y laisser sa chemise;
  5. Permettre d'y travailler.

1- Une ville étudiante doit... avoir beaucoup d'étudiants

Montréal se mérite le titre de capitale nord-américaine des villes universitaires : elle compte plus d'étudiants universitaires per capita que toute autre ville sur le continent. Il s'agit de 170 000 étudiants universitaires dans les 11 établissements de la ville. Et les étudiants étrangers représentent un pourcentage élevé de ce chiffre (24 %). Montréal a accueilli plus de 40 000 étudiants étrangers cette année. Et le gouvernement canadien a annoncé vouloir doubler le nombre d'étudiants accueillis au pays d'ici 2022.

Montréal dépasse même Boston, capitale américaine des étudiants, en ce qui a trait au nombre d'étudiants per capita. Au Québec, presque la moitié des étudiants étrangers sont d'origine française.

Cette multitude d'étudiants réside autour des principales universités en plein cœur de Montréal.

Le quartier latin (autour de la sortie St-Denis du métro Berri-UQAM) regorge d'étudiants et de bars qui les accueillent, puisque l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et le CEGEP du Vieux-Montréal sont à proximité.

Aussi, le quartier que l'on surnomme le ghetto McGill est en fait un des endroits les plus rustiques et agréables de toute la ville, en plus d'être construit sur certains des terrains les plus dispendieux de la province. Traverser le campus McGill de la rue McGill College à la rue Prince-Arthur, c'est comme être dans un film américain où on est le protagoniste étudiant.

L'université Concordia est au cœur du centre-ville montréalais et les rues Crescent et Bishop se remplissent d'étudiants festifs à toute heure de la nuit.

L'Université de Montréal est un peu plus recluse, isolée entre les quartiers Côte-des-Neiges et Outremont. Qu'à cela ne tienne: la taverne La Maisonnée, sur l'avenue Gatineau, ainsi que le pub irlandais McCarold’s, sur Côte-des-Neiges, offrent la bière à petit prix et la communauté étudiante s'y retrouve constamment.

2- Une ville étudiante doit... avoir de bonnes universités

La majorité des étudiants internationaux sont à la chasse aux diplômes prestigieux. La sélection d'une ville universitaire implique donc, nécessairement, la sélection d'une bonne université. Montréal offre-t-elle des universités de calibre international?

L'Université McGill a la réputation d'être une des meilleures au monde et fait partie des nombreux palmarès des plus grandes universités chaque année. The World University Rankings de Reuters place McGill au 39e rang; TopUniversities.com la place au 21e rang; le Shanghai Ranking met McGill au 67e rang mondial. D'ailleurs, c'est en sciences de la santé que McGill se classe le plus haut, au 20e rang selon Reuters.

Aussi, l'Université de Montréal n'est pas en reste, se classant au 113e rang selon le classement de Reuters.

Les Hautes études commerciales (HEC), affiliées à l'Université de Montréal, attire un nombre impressionnant d'étudiants étrangers et son MBA est régulièrement mentionné dans les palmarès des revues Forbes, Business Week et The Economist.

L'UQAM, quant à elle, attire une quantité impressionnante d'étudiants étrangers: 3564 étudiants étrangers provenant de 92 pays!

3- Une ville étudiante doit... être vibrante

Il n'y a pas à dire, à Montréal, il y a toujours quelque chose à faire. Que ça soit les nombreux festivals, les spectacles rock à l'année dans une quinzaine de salles, la scène club, les boîtes de la rue Saint-Laurent, les pubs de l'avenue Mont-Royal, les galeries d'art ou les boutiques, il y a toujours quelque chose à découvrir en ville.

Pour voir un spectacle, il y a le resto-bar Casa del Popolo, sur Saint-Laurent.

Faire les boutiques à petit prix? Le Mile End a plein de friperies avec des vêtements éclectiques et originaux.

Il y a des centaines d'endroits intéressants où aller prendre un verre. Un exemple parmi tant d'autres? Le Bishop & Bagg, sur Saint-Viateur, a une ambiance unique, parfaitement équilibrée entre la vieille Angleterre et le Montréal contemporain.

Et il ne faut surtout pas oublier que Montréal est une capitale gastronomique mondiale. Avec une telle quantité et une si grande qualité de restaurants, il est possible de faire des expériences culinaires, et ce pour toutes les bourses. Par exemple? Chez Schwartz offre une expérience unique: nulle part ailleurs on peut manger ce type de sandwich, le "smoked meat". Et les prix sont raisonnables!

Que dire des festivals? L'été, les Francofolies et le festival Juste pour rire sont, eux aussi, uniques. Et l'hiver, l'Igloofest aura de quoi plaire aux fans de musique électronique.

Finalement, Montréal a un autre as dans sa manche: il s'agit d'une ville bilingue. Évidemment, ce fait affecte le côté culturel de la ville, mais ça en fait aussi un endroit encore plus vibrant: des artistes francophones et anglophones viennent à Montréal pour exposer leurs talents. C'est un deux-pour-un culturel, éducatif et festif.

Avec une situation linguistique unique, une gastronomie unique, une architecture unique, des musiciens uniques, Montréal est définitivement une destination vibrante.

Se déplacer

[caption id="attachment_17191" align="alignleft" width="263"]plan-metro Plan du métro de Montréal[/caption]

Si les universités représentent la tête, et la culture représente le cœur d'une ville, son système de transport est comme les veines d'un corps. Est-ce que le transport en commun est adéquat? Y a-t-il assez d'options?

Le côté négatif de la Ville de Montréal, c'est probablement sa température hivernale. Exotique et spécial pour certains, carrément déprimant pour d'autres, l'hiver pourrait aussi poser un sérieux problème de transport.

Cependant les trottoirs sont toujours – presque toujours – déneigés.

Et le métro est souterrain, alors la température extérieure ne l'affecte pas.

Un des systèmes de transport souterrain les plus efficaces du monde, n'en déplaise aux plus grognons, le métro de Montréal est aussi 100% électrique, donc plus écologique que certains autres systèmes.

Notez d'ailleurs que Montréal est une très petite ville pour avoir un si grand système de métro: en effet, les métros de Toronto (5,6 millions d'habitants), Vancouver (2,3 millions), mais aussi Buenos Aires (2,9 millions), Rome (2,9 millions), Bangkok (7,7 millions), Incheon (2,9 millions), et même Manille (12 millions) et Calcutta (14 millions) ont des métros plus courts que celui de Montréal!

4- Une ville étudiante doit... permettre d'habiter sans y laisser sa chemise

La situation de l'habitation est au premier plan des préoccupations des parents des étudiants internationaux. Sera-t-il possible de se loger à petit prix à Montréal? Est-ce que les logements sont adéquats pour la vie étudiante? Est-il possible d'investir dans l'hébergement de ses enfants?

Alors là, le logement à Montréal, c'est une aventure en soi. Louer un appartement vient avec une panoplie de règles arbitraires et uniques au monde. Il faut prendre le temps de s'y attarder et surtout ne pas se faire avoir par les propriétaires agressifs ou trop avares. Il faut également s'assurer de payer à temps et de remettre l'endroit dans le même état que le propriétaire nous l'a confié : les peines contre les locataires délinquants sont lourdes. Heureusement, les universités montréalaises offrent sur leurs sites web respectifs des banques de logements à louer. De plus, plusieurs sites web gratuits – Kijiji, Craigslist, Easyroommate, Airbnb, Homeaway – offrent des centaines de logements ou de colocations à louer, pour toutes les bourses et dans toutes les régions de la ville.

Le marché locatif montréalais est vraiment abordable. Bien que les statistiques peuvent être interprétées de plusieurs manières, selon la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), le loyer moyen des appartements à Montréal était de 35 à 40 % plus bas qu'à Toronto en 2012.

Heureusement, il y a un vaste choix de logements à Montréal, que ça soit dans le marché locatif ou dans le marché du neuf et de l'usagé.

Montréal a une autre particularité: le marché de l'immobilier est en transition. Il est possible de trouver des logements neufs à vendre pour des prix inférieurs à ceux des locations. Pour les étudiants internationaux qui ont les moyens, acheter un appartement neuf à proximité de l'université peut donc être une excellente option. Il est même possible de trouver un appartement tout neuf avec deux chambres et se trouver un colocataire, ce qui ferait baisser encore plus le coût total du logement du jeune propriétaire.

Autre option intéressante: certaines universités, telles l'UdeM, McGill et l'UQAM, offrent des résidences étudiantes qui permettent aux jeunes adultes de demeurer sur le campus.

5- Une ville étudiante doit... permettre d'y travailler

Et finalement, plusieurs étudiants étrangers vont tenter de travailler dans la ville où ils ont étudié. Comment se porte le marché du travail à Montréal?

Il s'agit là d'une question complexe. Malgré un taux de chômage relativement élevé à 8,5% (en date de novembre 2014), il existe certains secteurs d'emploi en grande demande. L'étudiant en quête d'un emploi devra donc vérifier son domaine d'études est en concordance avec les besoins des employeurs. Le site web d'Emploi Québec offre une panoplie de ressources pour évaluer si l'étudiant a une bonne chance de se trouver un emploi dès l'obtention de son diplôme, tandis que le site gouvernemental Immigrer et s'installer au Québec détaille plutôt les conditions d'immigration.

Il faut noter que les étudiants internationaux n'ont pas le droit de travailler à l'extérieur du campus durant leurs études. Il existe toutefois des programmes pour les étudiants internationaux qui ont obtenu leur diplôme au Québec pour les inciter à s'installer au pays. Notez également que les gens qui désirent immigrer au Québec après leurs études doivent d'abord passer par Immigration Québec, puis par Immigration Canada. Finalement, certains programmes de vacances-travail offrent des permis de travail aux jeunes de moins de 30 ans provenant de certains pays présélectionnés.